La possibilité pour les communes de déléguer la gestion remonte au milieu du xixe siècle. Les majors du secteur - trois groupes français sur les quatre premiers mondiaux - se chargent de tout. Huit habitants sur dix y sont desservis par un opérateur privé, neuf sur dix dans les grandes agglomérations. On parle d'ailleurs d'« école française de l'eau ». Une véritable emprise qui, depuis quelques années, suscite de plus en plus, des broncas d'élus, des contestations de citoyens en France et à l'étranger : Contrats léonins, réformes bloquées, qualité de l'eau médiocre, scandale écologique, mépris de la transparence démocratique.Tempête dans un verre d'eau ? Voire.
Marc Laimé explique comment une centaine de personnes en France font main basse sur la gestion de l'eau et un marché qui génère 22 milliards d'euros chaque année. Sans aucun contrôle et apparemment sans aucun frein. Marc Laimé démonte le mécanisme français de la gestion de l'eau et nous entraîne dans ses rouages inquiétants. L'arrivée de François Hollande à l'Elysée en 2012 aurait pu laisser croire à des réformes et une surveillance de ce marché. Il n'est est rien, et même pire.
Une enquête sur un effondrement.
Autrefois appelée " l'île aux Belles-Eaux ", la Guadeloupe assiste depuis vingt ans, impuissante, à l'effondrement de ses réseaux d'eau et d'assainissement. En effet, un quart de sa population souffre d'un accès pauvre et irrégulier à l'eau, ce qui accroît détresse sociale et précarité. De la mère de famille qui ne peut plus doucher ses enfants aux hôtels qui voient leur fréquentation s'effondrer, l'eau est au coeur des préoccupations de tous.
Cette malheureuse situation révèle tous les problèmes de la Guadeloupe depuis presque un siècle : un État qui fait l'autruche, un personnel politique local souvent incompétent et parfois corrompu, des entreprises prédatrices qui profitent de structures économiques héritées du " bon vieux temps ".
Alors que l'île s'enfonce dans une triple crise -; sociale, sanitaire et financière -; Guadeloupe, l'île sans eau dévoile les causes profondes et alerte sur l'étendue des dégâts.
L'histoire du barrage de Sivens, le projet, la lutte, le drame de la mort d'un jeune écologiste. Mais une histoire qui s'inscrit dans le cadre plus général de la bataille autour de l'eau. Après le travail de reportage et du récit, ce livre montre que ce conflit presqu'anecdotique - trente hectares de forêt - est le symptôme d'une tension plus générale : un système agricole qui a transformé toute une région depuis les années 1950 perd toute pertinence. À l'heure du changement climatique et des bouleversements écologiques, il devient nécessaire de faire évoluer notre culture de l'eau et la façon de gérer ce bien commun. Mais le système du passé, puissant, résiste durement.
I - LE BARRAGE DE SIVENS Un projet des années 1970 ressurgit dans les années 2000. En Novembre 2013, dans le Tarn, les citoyens font barrage pour sauver une zone humide. La tension monte à partir de février et le remaniement ministériel en avril ne permet pas l'apaisement. Les premiers affrontements ont lieu fin août et c'est l'escalade jusqu'au drame.
II - L'EAU Comprendre l'affaire du barrage de Sivens demande un recadrage historique. Après la guerre, le maïs envahit la France, trop vite pour respecter l'environnement. Ces cultures sont demandeuses en eau, leur irrigation pose problème. La construction de barrages est la solution trouvée et subventionnée. elle est désormais à bout de souffle.