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Pierre louis Rey
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À la recherche du temps perdu Tome 7 : Le Temps retrouvé
Marcel Proust
- Folio
- Folio Classique
- 7 Décembre 2023
- 9782073020796
1880-1916 : depuis l'enfance du Narrateur, depuis Combray et le côté de chez Swann, tout a changé. C'est l'heure du bilan. Dans le clair-obscur du Paris en guerre, sous le ciel strié de bombardements, émergent des monstres, figures méconnaissables du passé. Un véritable «bal des têtes» défile sous les yeux du Narrateur. La déchéance des Guermantes, et singulièrement celle de Charlus, l'homosexuel magnifique qui n'est plus que l'ombre de lui-même, signe la fin d'un monde. Dans cette atmosphère crépusculaire, figé sous la poussière du temps, Paris prend des allures de Pompéi. Et pourtant, c'est bien un monde nouveau qui s'annonce. Si le temps détruit, si le temps défigure, la mémoire reconstruit. Voyant venir la mort, le Narrateur comprend que «l'oeuvre d'art [est] le seul moyen de retrouver le Temps perdu». Face aux identités instables, dans un monde vidé de sens, le salut vient de la vocation littéraire. Roman totalisant, éblouissante synthèse de la théorie proustienne du Temps et de l'art, Le Temps retrouvé est aussi un remarquable essai de microhistoire de la Première Guerre mondiale vue de Paris. Faisant un sort au monde d'hier, Proust donne du sens au monde de demain.
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L'ouvrage fournit toutes les clés pour analyser le roman de Camus.
Le résumé détaillé est suivi de l'étude des problématiques essentielles, parmi lesquelles :
- Sources et parentés de Camus - Meursault, un personnage de nouveau roman - Les autres personnages - Les principaux thèmes - Le sens du roman - L'écriture de Camus. -
Quand Albert Camus meurt dans un accident d'auto, le 4 janvier 1960, il n'a que quarante-six ans. Il avait, deux ans plus tôt, reçu le prix Nobel. Il laisse, inachevé, un récit à peine romancé de sa vie, Le Premier Homme. Le « premier homme », c'était son père, pionnier de la colonisation française en Algérie avant d'être tué à la guerre de 1914; c'est aussi le narrateur, né pauvre et sans racines sur une terre où tout reste toujours à inventer. Grâce aux beautés du rivage méditerranéen, Camus a découvert dès son enfance les vraies richesses, celles qui inspiraient l'idéal des Grecs de l'Antiquité ; il y a puisé la conviction que le sentiment du tragique est indissociable de l'aspiration à un bonheur qu'il sait, à l'image du soleil de midi, toujours précaire.
Son ambition était de renouer avec l'inspiration d'Eschyle pour devenir un grand dramaturge, témoin du tragique de son siècle.
Sa vie entière fut vouée au théâtre. Plus que ses pièces, pourtant, ses romans l'ont imposé comme un écrivain majeur de son temps. Le héros de L'Étranger, condamné à mort pour avoir refusé les mensonges de la société, ceux de La Peste, engagés contre un mal né à la fois de l'absurdité de la condition humaine et des crimes du totalitarisme, ou le « juge-pénitent » de La Chute, qui désespère de lui-même afin d'enlever à ses contemporains leurs raisons d'espérer, tous témoignent de la « terrible époque ». Face à l'absurde, Camus ne voit de grandeur pour l'homme que dans la révolte.
Mais la révolte est confisquée par des professionnels de la révolution, qui asservissent les hommes au nom de l'improbable paradis d'une société sans classes. « Mon royaume tout entier est de ce monde » : à la différence des chrétiens et des penseurs marxistes, Camus croit à l'urgence du bonheur. Contre les injustices du colonialisme, du communisme ou du franquisme, il a, en marge de son oeuvre littéraire, bâti une oeuvre de chroniqueur. Créateur de mythes, il est aussi, par sa plume, un des principaux acteurs de son temps. Au fil de sa vie se lisent les luttes en faveur de la démocratie, les querelles autour de la guerre froide et, pour finir, la tragédie de la guerre d'Algérie. -
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L'oeuvre de gustave flaubert
Pierre-louis Rey
- Les Guides Pocket Classiques
- 5 Février 2004
- 9782266136969
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L'Éducation sentimentale de Gustave Flaubert (Essai et dossier)
Pierre-louis Rey
- Folio
- 3 Février 2005
- 9782070301911
«Tout commence pendant l'été de 1836. Sur la plage de Trouville où il passe ses vacances, Gustave Flaubert, qui n'a pas encore quinze ans, s'avise un jour qu'une pelisse rouge à raies noires, posée sur le sable, est menacée par la marée montante. Il la met à l'abri. À l'heure du déjeuner, une cliente de l'auberge, assise à une table voisine, lui dit : "Monsieur, je vous remercie bien de votre galanterie." Il s'agit de Mme Schlésinger. Du moins se fait-elle appeler ainsi, quoiqu'elle ne soit pas encore l'épouse légitime de Maurice Schlésinger, homme de presse entreprenant, familier de nombreux artistes et, semble-t-il, peu scrupuleux en affaires. Le vrai nom de la dame est Élisa Foucault, et elle est âgée de vingt-six ans. Gustave n'a pas eu l'intention de ramasser la pelisse de la dame, mais une pelisse dont il n'a découvert qu'ensuite la propriétaire. Il n'a donc pas cherché à se montrer galant, mais seulement à rendre service.» Pierre-Louis Rey.
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Cette étude du roman moderne et contemporain est ponctuée de nombreux exemples empruntés aux oeuvres les plus connues et enrichie de textes critiques et d'un index.
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Stendhal, "la Chartreuse de Parme"
Georges Forestier
- Klincksieck
- Parcours Critique
- 1 Octobre 1996
- 9782252031070
Toute étude critique ne peut donner qu'une perception fragmentaire des oeuvres littéraires. La meilleure des analyses ne vient jamais à bout de la polysémie d'un texte, d'autant qu'elle ne saurait aborder ce texte que selon la perspective particulière du commentateur.
Pour tenter de pallier ce double obstacle à une « révélation totale » de l'oeuvre littéraire, la collection Parcours critique propose au lecteur de constituer sa propre vision globale à partir d'un choix raisonné de textes critiques contemporains.
Responsable du choix des textes réunis, le maître d'oeuvre de chaque ouvrage de la collection les a fait précéder d'une présentation : il y donne un aperçu des aspects divers de l'oeuvre étudiée, trace un itinéraire de la critique, justifie sa sélection et propose ses propres pistes de lecture.
Une bibliographie détaillée complète cette présentation.
La deuxième partie de l'ouvrage est constituée par le « parcours critique » proprement dit : une douzaine ou une quinzaine de textes selon les cas (articles de revues, communications de colloques, chapitres d'ouvrages), choisis parmi les plus suggestifs des textes critiques des trente dernières années parce qu'ils illustrent des perspectives d'approche différentes, quelquefois complémentaires, quelquefois opposées, ou parce qu'ils étudient des aspects différents de l'oeuvre.
En somme, chaque ouvrage de la collection se présente comme un double bilan : bilan critique de l'oeuvre étudiée et bilan de la critique sur cette oeuvre. -
Cet ouvrage offre une vue générale de l'Å"uvre de Camus, accessible à des non-spécialistes, en l'orientant vers deux aspects capitaux. 1) Camus souhaitait être considéré comme un artiste, inscrit dans une tradition classique. Il fut d'autant plus soucieux, peut-être, d'user d'une belle langue qu'elle ne lui avait pas été donnée dans son milieu, mais qu'il l'avait apprise. 2) Il était un moraliste, au sens le plus élevé du terme. Ainsi plaçait-il la morale au-dessus de la politique. Cette réputation lui a fait du tort : on a vu en lui une « belle âme », détachée de la réalité, alors qu'il a payé de sa personne dans tous les combats de son temps. Surtout, on l'a pris pour ce qu'il détestait plus que tout : un donneur de leçons. Témoin éclairé plutôt que maître, ne cédant à aucun dogmatisme il s'est montré continûment attentif à ce qu'il appelait « les raisons de l'adversaire ». C'est à la jonction de ces deux aspects que se situe ce livre. Héritier des Grecs de l'Antiquité plus que de la tradition judéo-chrétienne, Camus voit les manquements de l'humanité comme des souillures de l'ordre du monde plutôt que comme des fautes exigeant la contrition et le pardon. Notion-clé de son Å"uvre, la mesure, qui se lit dans le cosmos et les paysages, doit guider pareillement l'action des hommes, même et surtout quand ils entreprennent des révolutions. La mesure n'est pas pour Camus synonyme de modération, mais de tension, comme celle de l'arc qui se tord pour qu'en jaillisse la flèche, droite et libre. « Midi le juste », écrivait Paul Valéry pour figurer cet instant fragile du soleil au zénith. Camus le juste, a-t-on dit pour moquer son exigence morale. À ce point se confondent, comme elles se confondaient chez les Grecs, morale et esthétique. Les chapitres de l'ouvrage devraient permettre au lecteur de vérifier, séparément s'il le souhaite, cette double postulation dans chacun des genres où Camus s'est exercé. L'essentiel reste d'entrevoir l'unité d'une Å"uvre qui apparut parfois comme hors de son temps (le théâtre, que le souci d'une langue traditionnelle met en décalage avec les auteurs de l'absurde), plus souvent en avance (les romans, comme L'Etranger ou Le Premier Homme, dont on ne cesse d'admirer la modernité). Camus est surtout devenu au XXIe siècle, à son corps défendant, un maître à penser. À l'heure où les idéologies du siècle précédent sont détruites ou en péril, survit tant bien que mal le souci de la beauté, qu'il concerne l'éthique personnelle ou la conservation de la planète.
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De la russie a l'union sovietique
Pierre-louis Rey
- Hachette Education
- Carre Histoire
- 25 Juillet 2000
- 9782010173240
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Albert camus ; une morale de la beaute
Pierre-louis Rey
- Cdu Sedes
- Questions De Litterature
- 1 Juin 2000
- 9782718195001
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Le roman Les origines du roman moderne Roman et mouvements littéraires Les formes narratives du roman...
La nouvelle Les origines de la nouvelle moderne La nouvelle et les formes voisines Narrateur et personnages...
Des lectures analytiques
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A comme aveux, F comme fatal, L comme lit d'acajou ou encore R comme rougir... L'amour sous la forme d'un abécédaire littéraire pour une promenade à nulle autre pareille dans l'univers amoureux de Stendhal. Une redécouverte de ce romantique dont les écrits sont avant tout ceux d'un homme qui a beaucoup aimé et qui se livre tout entier en une vision définitive où se dessinent toutes les pentes de la rêverie, tous les sillages du coeur. Drôle souvent, inattendu parfois, excitant toujours.
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Analyse de l'oeuvre de stendhal
Pierre-louis Rey
- Classiques Pocket
- 1 Septembre 2005
- 9782266137508
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Les Possédés sont une des quatre ou cinq oeuvres que je mets au-dessus de toutes les autres. A plus d'un titre, je peux dire que je m'en suis nourri et que je m'y suis formé. Il y a près de vingt ans en tout cas que je vois ses personnages sur la scène. Ils n'ont pas seulement la stature des personnages dramatiques, ils en ont la conduite, les explosions, l'allure rapide et déconcertante. Dostoïevski, du reste, a, dans ses romans, une technique de théâtre : il procède par dialogues, avec quelques indications de lieux et de mouvements. L'homme de théâtre, qu'il soit acteur, metteur en scène ou auteur, trouve toujours auprès de lui tous les renseignements dont il a besoin. Aujourd'hui, voici Les Possédés sur la scène. Pour les y porter, il a fallu plusieurs années de travail et d'observation. Et pourtant, je sais, je mesure tout ce qui sépare la pièce de ce prodigieux roman ! J'ai simplement tenté de suivre le mouvement profond du livre et d'aller comme lui de la comédie satirique au drame, puis à la tragédie.
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A l'ombre des jeunes filles en fleurs de marcel proust. etude critique.
Pierre-louis Rey
- Slatkine Reprints
- 1 Janvier 1983
- 3600120105974
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Quatrevingt-treize de Victor Hugo (essai et dossier)
Pierre-louis Rey
- Folio
- Foliotheque
- 4 Décembre 2002
- 9782070402144
«Son père, qui avait servi comme capitaine pendant la guerre de Vendée, signait alors volontiers : le sans-culotte Brutus Hugo. Sa mère, née Sophie Trébuchet (morte en 1821), appartenait à une famille royaliste. Victor Hugo avait donc vocation à écrire un jour une oeuvre commémorant et expliquant l'affrontement qui, durant sept ans (de 1793 à 1799), ensanglanta la France.» Pierre-Louis Rey.
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Madame Bovary de Gustave Flaubert (Essai et dossier)
Pierre-louis Rey
- Folio
- 23 Avril 1996
- 9782070386116
«Entre le "Madame Bovary, c'est moi" et le "C'est une histoire totalement inventée" placés comme des balises extrêmes par la critique pour délimiter son champ, s'inscrit l'ironie démoniaque du texte. L'objet se dérobe chaque fois qu'on veut le saisir, apportant tantôt plus, tantôt moins que ce qu'on pensait y trouver, pour la raison qu'il ne s'agit pas d'un objet, mais de "réel écrit". En jouant des prestiges à la fois du réel et de l'écrit, Flaubert accomplit sa mission d'illusionniste. Dotant la littérature d'un pouvoir troublant, il inaugure non point tel ou tel courant romanesque, mais en un sens plus large la modernité.» Pierre-Louis Rey.
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L'univers romanesque de Gobineau
Pierre-louis Rey
- Gallimard
- Bibliothèque Des Idées
- 24 Mars 1981
- 9782070238668
Parmi d'autres, Les Pléiades, Ternove, Mademoiselle Irnois, Adélaïde, Souvenirs de voyage, Nouvelles asiatiques : l'oeuvre romanesque de Gobineau repose à l'ombre d'un monument. Pourtant, l'Essai sur l'inégalité des races humaines doit être lu comme la fresque d'un visionnaire, le «roman noir» de l'humanité, alors que les romans et les nouvelles relèvent, au-delà de leur fantaisie, d'une idéologie qui vise au système. Bref, multiforme d'aspect, l'oeuvre de Gobineau est une d'inspiration. L'étudier plus attentivement, à la lumière de ses fictions avouées, permet de dévoiler, au travers d'un prisme plutôt négligé par la critique, la persévérance d'un mythe aux multiples visages. Ainsi Les Pléiades sont-elles moins le souriant envers de l'Essai que sa métamorphose, la figuration d'un rêve dont la magie n'offre aucune prise aux savants.Non que Gobineau invite lui-même à analyser son oeuvre suivant cette pente. Mais d'un itinéraire qui visait à la science, on retient aujourd'hui les fantasmes.Pierre-Louis Rey prétend moins ici imposer Gobineau comme un grand auteur méconnu que souligner son originalité, ses bizarreries, et surtout son ambiguïté. L'ambiguïté d'un discours où le plaisir de charmer se démêle difficilement de la fureur de convaincre.
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SACRIFICE DE LA BEAUTE (LE)
Pierre-louis Rey
- Presses De La Sorbonne Nouvelle
- 28 Mars 2000
- 9782878541922
Le Sacrifice de la beauté procède à l'étude comparée de la figure féminine dans L'Idiot de Dostoïevski, Tess d'Uberville de Thomas Hardy et Lulu de Wedekind. Chacun de ces textes polémique à sa façon avec les images d'une féminité maléfique engendrées par la misogynie fin de siècle.
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Madame Bovary et les savoirs
Pierre-louis Rey, Gisèle Séginger
- Presses De La Sorbonne Nouvelle
- 23 Février 2009
- 9782878544466
Roman de l'échec de la médecine et de ses praticiens, Madame Bovary fut composée à une époque où Flaubert élaborait vis-à-vis de la science (ou, de façon plus diffuse, des savoirs) un rapport qui guiderait désormais sa réflexion et son oeuvre romanesque. Les articles réunis ici explorent les modalités de ce rapport sur différents plans : la genèse, la poétique du roman, les représentations de la fiction. Sont envisagés aussi bien les savoirs représentés dans le texte que les savoirs du texte lui-même. Centré sur l'étude de Madame Bovary et de ses avant-textes, le volume aborde également le rôle des oeuvres qui ont précédé le chef-d'oeuvre de Flaubert, les impératifs génériques qui ont conditionné son traitement des savoirs et la façon dont ceux-ci ont influencé sa réception.
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Étude de l'oeuvre et de sa filiation littéraire, par un grand spécialiste de Stendhal.
Le coup de pistolet tiré par Julien Sorel en direction de madame de Rênal dans la petite église de Verrières est peut-être le plus célèbre de toute l'histoire de la littérature française. Il met un terme à la carrière d'un jeune homme pauvre qui, modelant son ambition sur celle de Napoléon, a livré bataille pour conquérir l'épouse d'un notable de province, puis une jeune fille de l'aristocratie du faubourg Saint-Germain. Arriviste sans scrupules pour les uns, il est pour les autres une âme tendre conduite à l'hypocrisie et à la violence par l'injustice de la société. Le titre même du roman est énigmatique. Peut-être oppose-t-il le rouge d'une passion qui conduit jusqu'au sang et le noir de l'hypocrisie cléricale. Après une analyse de l'art de romancier de Stendhal, ce volume propose un historique des réactions contrastées de la postérité, effarouchée ou admirative. Le style même de Stendhal est souvent en cause, mais, on soupçonne qu'en lui reprochant d'avoir écrit trop vite, certains s'inquiètent surtout qu'il ait livré une coupe aussi incisive du coeur humain. Le Rouge et le Noir a fasciné des générations d'écrivains inspirés par la violence. Il est aussi devenu une référence pour tous ceux qui préfèrent au « beau style » l'expression la plus crue de la sincérité. -
Qu'est-ce que la notion de «réussite» pour Jérôme, un ministre vieillissant, riche, marié à Évelyne qui lui a donné trois enfants ? Avant d'aller signer dans une librairie son premier livre - un essais sur les fondements du racisme - il se repose dans son jardin parisien, ferme les yeux, observe cruellement ses souvenirs qui vont et viennent en désordre dans sa tête. Ainsi se reconstitue un cheminement implacable qu'il n'a pas su vraiment diriger : le destin s'est joué de lui dès sa jeunesse, mais avec son consentement tacite. Les études en Sorbonne aux côtés d'Évelyne, l'agrégation, le professorat offraient une riche entrée en matière dans la société. Émerge pourtant sa liaison avec Chantal, dont les fonctions dans une agence de tourisme servaient de paravent à d'audacieux faits de résistance. En refusant de s'associer à la mission qu'elle lui proposait, il l'a perdue pour toujours. Dans le bloc de la conscience, toute fêlure a chance de devenir «une brèche», où se modèle une seconde vie. D'une simple signature, Jérôme tente de faire un point final, qui annule les hasards et apaise les blessures.
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«Quel obscur destin m'avait conduit au seuil de l'hôtel du Lac quand le lac était déjà dépassé ? Quel secret motif avait poussé sa propriétaire, grisonnante et sarcastique, à m'y héberger alors qu'il n'ouvrait qu'en saison ? Cette mystérieuse rencontre préluda à la période la plus étrange de ma vie. Étais-je envoûté par celle qui devint, le désert des lieux aidant, ma serveuse et ma confidente ? ou par les murs de l'établissement, dont mon désoeuvrement me rendit solidaire ? Je ne saurais dire. Le jour où mon hôtesse me conseilla fermement d'aller poursuivre mon séjour à l'hôtel Beau Rivage - dont la vue donnait sur le lac -, je me sentis banni. Pouvais-je soupçonner quelle partie d'échecs se jouait entre les deux hôtels ? Dans ce décor investi des fragiles élans de ma convalescence, j'avais servi de pion.»